TAIEX : Télémédecine, E. santé, solidarité numérique médicale et accès aux soins, les acquis algériens et l’expérience de l’UE dans le domaine

Dans le cadre du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association, une mission TAIEX, sous forme de Workshop a été organisé les 27 et 28 avril 2016, à l’hôtel HILTON.

L’Objectif assigné à ce séminaire était de soutenir le bénéficiaire dans l’intégration des nouvelles technologies dans la prestation de services médicaux afin d’assurer un suivi continu et de qualité des patients, particulièrement au niveau des régions les plus éloignées.
Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière entend, par l’exploitation du réseau de télémédecine, recentrer et adapter le dispositif d’offres de soins et d’hospitalisation en s’appuyant sur un système d’information performant, donner aux professionnels de la santé les moyens pour répondre efficacement aux besoins sanitaires, réaffirmer les droits et les devoirs des usagers, et la protection des malades, et assurer les ressources financières nécessaires au bon fonctionnement des établissements de santé.

Ayant eu pour thème « Télémédecine, E. santé, solidarité numérique médicale et accès aux soins, les acquis algériens et l’expérience de l’UE dans le domaine » ce workshop a réuni des cadres et des responsables du ministère de la santé, de l’agence nationale de documentation scientifique et de l’Institut national de la santé publique, des praticiens et des médecins venus de différentes régions du pays notamment du sud Algérien.

L’Algérie ambitionne dans sa réforme hospitalière d’introduire progressivement la télémédecine afin d’offrir d’importants services, notamment en faveur des zones enclavées qui souffrent du problème du transfert des malades et de manque de médecins spécialistes. La télémédecine permettra d’assurer l’accessibilité aux soins de santé à distance, allant des transferts des données à l’action directe du praticien sur le malade. Elle assurera, également, les applications de téléconsultations, de téléassistance, de télédiagnostic, de télé-expertise et de formation continue à distance.

À ce jour, ce système interconnecte 5 centres hospitalo-universitaires (CHU), 12 établissements publics hospitaliers (EPH) et un site central doté d’une plateforme de pilotage dudit réseau. Ce nouvel acquis pour le secteur de la Santé a été mis en place dans le cadre du Fonds d’appropriation des usages et du développement des technologies de l’information et de la communication (FAUDTIC). Sur le plan technique, c’est l’Agence nationale de documentation de la santé (ANDS) qui constitue le site central et la plateforme technique de pilotage du réseau.

La première journée de ce workshop a été consacrée à la présentation de la coopération à niveau local, régional et national du système e-Santé en Finlande, et plusieurs autres pays européens, suivie par l’exposition aux participants des conditions requises en termes d’infrastructures technologiques afin de mettre en place un projet de télémédecine, ainsi que la présentation du dossier médical électronique du système national de santé.

En ouverture de cette première journée, le directeur du programme d’appui à la mise en œuvre de l’accord d’association Algérie-UE, M. Djilali Lebibet, a insisté sur l’impératif de codifier le jumelage en matière de télémédecine entre les deux parties, en vue de tirer profit de l’expérience européenne en la matière.

De son côté, le directeur général des structures sanitaires au niveau du Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, s’est réjoui de voir un tel sujet débattu par des experts algériens et européens venus présenter leurs expériences dans le domaine, en indiquant que les résultats des travaux des deux journées du séminaire «permettront de progresser rapidement et efficacement dans ce domaine».

Il a en outre rappelé qu’une réunion d’évaluation s’est tenue avant-hier dans la ville de Ghardaïa (600 km au sud d’Alger) avec les représentants des 12 wilayas du Sud, des régions où cette technologie importante dans le développement du secteur de la santé en Algérie, «expérimentée depuis quelques mois par certains spécialistes, a permis de résoudre énormément de problèmes liés à la santé des citoyens qui ne peuvent se déplacer dans le nord du pays», en précisant que «les nouvelles technologies de l’information et de la communication permettent d’ambitionner la mise en place d’une couverture sanitaire satisfaisante de la prise en charge des populations enclavées manquant des équipes médicales spécialisées pluridisciplinaires permanentes».

Pour Monsieur Boudjemaâ Mansouri, chef de département imagerie médicale au CHU de Bab El-Oued « la télémédecine pourrait constituer une alternative pour répondre à des besoins médicaux précis en matière de service de santé dans les régions enclavées, mais aussi un moyen d’assistance pour les personnes exerçants au Sud ».

Pour rappel, le CHU de Bab El-Oued a été le premier établissement à avoir opté pour la télémédecine, en appliquant ce concept avec les hôpitaux du Sud du pays, ainsi qu’avec des hôpitaux européens dans le début des années 2000, avant que le ministère de tutelle ne signe une convention avec Algérie Télécom, en 2011, renouvelée en 2016, pour la mise en place de nouveaux mécanismes et des moyens nécessaires à la réussite de cette opération.

Lors de ce workshop, plusieurs thématiques ont été présentées au débat :
• Partager les expériences en matière de télémédecine avec les pays de l’Union européenne
• Citer quelques exemples de stratégies établies en matière de télémédecine et de télésanté en Europe
• Aborder les objectifs spécifiques de la télémédecine ainsi que les impératifs techniques pour sa mise en place: à la lumière de cas d’espèce européens
• Quels sont les éléments de gouvernance et d’organisation
• Aborder un état des lieux des différentes solutions de télésanté/télémédecine déployées en Europe et présenter les facteurs clés de succès de ces déploiements réussis.
• Présenter une expérience de coopération en télémédecine menée par les Etats de l’Union européenne dans des pays tiers
• Comment identifier et impliquer les ressources humaines nécessaires
• Quelles recommandations pour un plan d’action avec la mise à niveau des réglementations y afférentes dans le domaine
• Réflexion sur la sécurité, la qualité et la pertinence d’informations médicales partagées.